De retour dans ma province, il m’aura fallu du temps pour émerger de cet épisode parisien et plus particulièrement de notre séance de dressage…comme à chaque fois, c’est deux à trois semaines d’immersion avant de refaire surface dans l’autre monde.
De cette dernière séance dans la Villa des Mystères, deux mots tournent et retournent dans ma tête.
Le premier.
A la fin de cette séance de magie, de folie débridée, au moment même où j’allais m’exprimer vous mes dîtes « …non, tu me l’écriras ! »
Il m’aura donc fallu du temps pour que l’écriture naisse, prenne forme, mûrisse pour décrire le mieux possible ce que j’ai vécu sous votre férule et où le mot « POSSESSION » est devenu une évidence pure, puisque cette cérémonie païenne, cette bacchanale fut une séance de possession au sens propre du terme.
La Maîtresse impérieuse, fascinante, soleil de cuir noir, tellement sensuelle dominait du regard et de l’esprit l’esclave qu’elle mit nu à ses pieds ; lui tout soumis, subjugué était déjà prêt à l’instant même où il vous vit, à être martyrisé et dévoré tout cru par la fascinante mante religieuse.
Telle Circé, vous avez transformé cet humain en un animal ; cette fois-ci en licorne – comme l’atteste la photographie – et vous vous êtes « détendue »(dixit) de sa corne. Scène onirique, vous humide, envoûtante et dominatrice, lui entravé, yeux bandés, frappant du pied d’impatience comme un équidé mené à la saillie. Puis ce fut la longue, très longue danse de possession, le charme s’accomplissant hors du temps. Longtemps nous avons dansé, ardents comme des flammes ; vous me dévoriez, me griffiez, m’aspiriez, et moi j’avais l’insigne chance d’être là à balancer contre Vous, souffrir de et pour Vous et à en jouir encore et encore.
Après que l’esclave fut sacrifié, vidé, il voulut vous dire ses mots, ses sentiments d’insecte…et vous lui dites « …non tu me l’écriras ! », voilà qui est accompli.
Le second.
Puis vint l’ENFER, le cruel moment de partir comme à chaque fois. Devant ce désarroi de garçonnet conduit en pension loin des siens, juste avant de nous séparer vous me dites « que voulez-vous, qu’attendez-vous de moi maintenant ? »… J’étais anesthésié, je bredouillais trois mots presque en larmes comme à mes 9 ans à la porte du pensionnat, mon enfer d’enfance, et n’eus pas la force de vous répondre « rester à vos pieds à vous servir et vous honorer toute la soirée et la nuit Maîtresse ».
Dehors, une fois la porte passée comme dans la cour du pensionnat, sur le chemin amer du retour à la vie réelle je me suis dit « Tu es un âne, tu mérites bien ton sort pitoyable, la prochaine fois quitte à être flagellé, moqué ou éconduit, tu auras le courage d’exprimer un peu mieux tes sentiments à l’égard de Maîtresse ; te rends-tu compte de la chance que tu as déjà d’être parmi ses soumis ? »
Nos rencontres sont les 7 cercles de l’Enfer de la Divine Comédie du soumis fétichiste et masochiste…cercle par cercle, sans rémission ni merci, j’en suis la victime sacrificielle mille fois consentante, entravée, bâillonnée, aveuglée, corps et âme offerts à la Déesse pour la communion masochiste suprême. De tous, le septième et dernier de ces cercles infernaux est le plus inhumain, celui-ci est de glace et non de feu comme les six autres. Ici, le malheureux soumis doit Vous quitter, partir comme en exile, redevenir une banale et pauvre fourmi dans l’espérance d’une autre fois, peut-être…
… Alors pensons à l’avenir radieux, à cette nouvelle fois Chère Amazone, Ma Maîtresse, puisque bientôt m’avez-vous écrit, vous aurez la bonté de me recevoir de nouveau dans votre Pandémonium pour quelques heures.
Martin, votre soumis