Cette peinture du Pérugin suscite en moi depuis toujours un vif intérêt qui flatte pour ma face visible, mon goût pour la renaissance et pour ma face cachée, mon profond masochisme.
Au premier plan du tableau du Pérugin, le jeune martyr est en extase, la tête renversée, les yeux au ciel. Il est esthétiquement vêtu du seul périzonium, les mains plaquées sont liées derrière le dos ; il a reçu deux flèches, le tout dans un décor à l’Antique. En arrière-plan s’offre un lumineux paysage d’éternité entre monts et collines italiennes, typique du style du peintre…
…Or, à quelques jours de ma nouvelle séance de dressage lors d’un surf de rémission sur internet, alors que mes sens étaient à vif, mon goût du martyre fut ravivé par une superbe illustration de Nanshakh représentant le supplice d’un esclave par deux Maîtresses. Comment ne pas faire le parallèle entre les deux œuvres ?
La scène se passe de nuit, par temps orageux, dans la cour d’une villa antique. Au premier plan, une fière et blonde Amazone, de cuir noir vêtue, bottée et armée d’un arc, un pied posé sur un soumis, vient de tirer deux flèches dans le bras, la jambe d’un supplicié ; elle s’apprête à lui décocher un troisième trait fatal. Ce dernier, les yeux bandés est agenouillé ; il est relié par un collier et une chaîne à un tenant en bois bardé de fer, ses mains sont liées dans le dos. Visiblement en érection extatique, le martyr lèche passionnément la main gantée d’une patricienne brune qui se caresse de plaisir ; elle est vraisemblablement la commanditaire de l’exécution.
Dès lors, le thème de la prochaine séance de dressage était trouvé et je m’empressais humblement de le soumettre à ma Dominatrice.
L’idée fit son chemin, ma confession d’usage reçue par Maîtresse Célia en début de séance me fut fatale et s’acheva immanquablement par une condamnation au supplice.
Sur la photo prise par Maîtresse Célia, le martyr est en extase, un collier fixé autour du cou, la tête recouverte d’un masque et d’un bandeau de cuir noir. Martin est nu, adossé à un mur de vinyle noir ; il a été solidement immobilisé avec des cordes faisant ressortir ses seins, ses mains plaquées sont liées dans le haut du dos. Les tétons de l’esclave ont été transpercées par deux longues aiguilles médicales en guise de flèches, reliées à un boîtier de stimulation électrique par des pinces crocodiles. Une guirlande électrique est enroulée autour de son torse pour ajouter une pointe d’humiliation et de grotesque au supplicié.
Les chocs électriques, de plus en plus rapprochés et durs, le transportent hors du temps.
Finalement gracié et consolé par Maîtresse Célia, soumis Martin fut autorisé à se branler aux pieds de la fière Amazone et à lécher son foutre comme un bon chien dressé qu’il est devenu. Depuis, il revit cette scène mais aussi les précédentes, notamment celle dans La Maison des Amazones de Montorgueil et celle de La Dame à la Licorne et n’en peut plus du désir d’être de nouveau la chose du bon plaisir de Maîtresse Célia.