Cette séance de redressement a eu un goût nouveau, tout à fait spécial, une alchimie qui se produit quelquefois sans qu’on puisse la prévoir, mais c’est bien l’addition de deux intensités qui produit cette étincelle, le feu sans le combustible n’est rien.

Tout a commencé il y a plusieurs semaines de cela, Maîtresse Célia m’avait alors fait part de son projet de passer commande de cuissardes de cuir noir avec un très haut laçage et des talons aiguilles vertigineux. Elle m’avait ordonné de prendre les mensurations de ses jambes, selon les explications détaillées du site internet d’un talentueux bottier berlinois, un must du fétichisme SM. Travesti en soubrette, j’avais accompli cette tâche avec empressement, remontant avec délice des chevilles jusqu’aux cuisses de mon Amazone…Visiblement satisfaite, Maîtresse m’avait lancé :

  • Tu as bien travaillé Séverine, tu auras le privilège de venir inaugurer mes cuissardes dès je les aurai reçues.

Un jour enfin, deux photos de Maîtresse Celia chaussée de ses nouvelles bottes apparurent sur son site. Ma machine fétichiste s’emballa ! En soumis bien éduqué, j’aurais dû présenter mes compliments à ma Déesse pour la féliciter de son choix et pour la beauté des illustrations. Au lieu de cela, je lui adressai sous le coup de l’excitation un message bien trivial :

« Au risque d’être sévèrement et justement châtié – DURA LEX, SED LEX – il est probable que je vais encore oser retourner sur votre site pour vous admirer et m’adonner hélas loin de Vous, à de nouveaux plaisirs solitaires en attendant d’être une nouvelle fois à vos pieds pour y être dévoré tout cru. »

Je ne me doutais pas que cette insolence insigne serait payée de retour au-delà de mes espérances.

J’arrivais un peu en avance à l’heure de mon rendez-vous de dressage prévu à 13h30. Très impatient j’en avertis Maîtresse Célia en lui demandant de bien vouloir me recevoir maintenant. Sa réaction fut glaciale :

  • Je te recevrai quand je le déciderai et te le ferai savoir, tu vas devoir attendre que je te convoque !

Puis dans les secondes qui suivirent débuta un feu roulant de SMS orchestré par Maîtresse :

  • Bien sûr tu te présentes à moi avec des fleurs ?
  • Non Maîtresse mais je vous apporte du parfum, c’est presque pareil.

Cette justification maladroite eut le don d’attiser la colère de Maîtresse.

  • Depuis quand fleurs et parfum c’est pareil ? Martin, te moquerais-tu de moi ?
  • Non Maîtresse, je n’ai pas prévu de fleur.
  • Tu te présenteras à moi lorsque tu auras au moins une fleur à m’offrir, vas-y et sache que même si tu es en retard la séance débutera à l’heure prévue.

Pas de fleuriste à m’horizon, l’heure du rendez-vous approchait, et mon avance risquait de se transformer en retard. Je paniquais. Au passage d’un parc je faillis cueillir une fleur (Note de Célia : cette fleur aurait été suffisante !). En pleine confusion je trouvais un fleuriste à dix minutes de son donjon, j’achetais une rose rouge à la hâte et fonçais pour me présenter enfin à mon Amazone.

Il était 13h45, j’étais en retard d’un quart d’heure. Maîtresse me fit encore attendre un moment devant sa porte. Je n’osais plus sonner. Au bout d’un temps infini, elle ouvrit enfin et me dit :

  • Encore cinq minutes et je te rayais définitivement de ma liste. Je trouve que tu en prends bien à tes aises. Tu me prends pour ta petite copine pour me sonner quand tu en as envie et m’écrire que tu te masturbe devant mes photos ? Sache une bonne fois pour toute que je suis ta Maîtresse et toi un soumis.

Elle accompagna son propos d’une volée de gifles, une première depuis mon adolescence, j’en restai bouche bée ! Je tendis ma fleur et le flacon de parfum prévu initialement, déposai les sushis du déjeuner et lui remis son offrande dans une belle enveloppe avec un compliment. A ma stupeur, Maîtresse m’asséna une nouvelle série de claques en pleine figure.

  • Donc toutes ces séances de dressage pour ce résultat minable même pas digne d’un débutant. Méfie-toi Martin, tu es sur la sellette, je te laisse une chance de te rattraper, une seule, tu as bien compris ? Comment peux-tu oublier de me compter humblement ton hommage ?

Comme dans un songe terrible j’entendis :

  • Prépare-toi, plus vite que ça, viens lécher mes cuissardes !

Sans oser croiser son regard, je découvris mon Amazone élégamment vêtue d’un bustier et d’une jupe courte de cuir noir, de bas et de ses étonnantes cuissardes avec les lacets montant si haut. Une fois ma dévotion accomplie, Maîtresse exigea un café que je m’empressai de lui préparer. Elle me fit revenir à plat ventre sur le sol, en m’écrasant à chaque avancée les testicules et le sexe avec la semelle de ses cuissardes. Elle s’assit à son bureau, j’implorai son pardon à genoux mais sentis que son humeur du jour n’était pas à la pitié.

Dégustant son café, Maîtresse Célia affichait maintenant un sourire maléfique et une étrange lueur dans ses superbes yeux verts… J’allais vite comprendre. Tout en torturant cruellement mes tétons et en griffant ma poitrine, Maîtresse dit :

  • Tu vas subir le reflet du dressage dont j’ai été gratifié par une Domina de mes amies le week-end dernier. Regarde bien ces marques, j’en jouis comme une folle, tu auras les mêmes tout à l’heure. Je verrai si tu auras su endurer sans broncher et ainsi te faire pardonner.

Stupéfait et tremblant, mon excitation était à son comble. Je l’imaginai dans une relation saphique ; elle poursuivi :

  • Je sens que tu vas te branler et que tu vas perdre bêtement ta dernière chance de pardon, vas donc chercher les menottes de cuir, ton collier de chien avec la laisse et choisis l’instrument de ton supplice, rapporte-les-moi vite et fais bien attention à ne pas tricher.

Parmi les instruments du châtiment, je choisis immédiatement le plus gros des martinets, celui en cuir tressé marron-clair dont j’avais déjà plusieurs fois goûté la douzaine de lanières carrées.

  • Bon choix Martin, tu t’en souviendras un bout de temps.

Une fois entravé à genoux, Maîtresse me fit embrasser l’instrument de mon supplice. La tête posée sur le fauteuil de cuir noir, une grêle de coups de martinet s’abattit sur moi. Mon dos, mes fesses brûlaient déjà.

  • Ecarte tes cuisses !

Les lanières virent cruellement effleurer mes testicules et mon pénis. Maîtresse alternait les coups de martinet que j’avais renoncé à compter, les claques sonores sur mes fesses, les griffures appuyées tout le long de mon corps. Le temps était suspendu au rythme du châtiment inexorable qui durait, durait, j’étais en feu. Je sentais l’excitation puis les prémices de l’extase se manifester. J’étais à deux doigts d’éjaculer sous les coups répétés. J’en informai Maîtresse.

  • Tu fais bien de me le dire, je l’avais vu à ton sexe, tu mouilles comme une chienne en chaleur.

Elle me détacha et me dit :

  • Maintenant sers-moi mon repas, et que le service soit impeccable. Nous reprendrons ton redressement après, tu ne t’en tireras pas à si bon compte.

Je m’empressais et en un instant le plateau préparé avec soin était déposé à sa table. Une écuelle de gros chien, celle de la photo de son site, était à ses pieds, remplie d’une sorte de pâtée blanche et gluante. J’entendis :

  • Martin ! Tu oublies ton devoir ? Qu’attends-tu pour me servir à boire ? J’attends.

Son ordre fut accompagné de gifles.

  • Maintenant mange, n’en met pas partout, fais attention !

Je me mis à laper frénétiquement l’immonde brouet dans la gamelle, une sorte de riz au lait collant et bon marché, sans avoir le droit de me servir de mes mains, tandis que plus haut mon Amazone se régalait de sushis délicats. Elle appuya son pied botté sur ma nuque et ne lâchait plus la pression. Je jouissais de cette situation humiliante sans le montrer, me contentant seulement d’onduler de la croupe. Quand j’eus terminé mon écuelle, Maîtresse y déposa un sushi surmonté d’une grosse crevette.

  • Allez mon chien, mange !

Dans cette position inconfortable, n’ayant pas le droit de me servir de mes mains, j’avalai d’un coup le riz et un morceau de la crevette mais laissai malencontreusement la queue du petit crustacé dans l’écuelle.

  • Mange tout !

Je mâchai longtemps cette rognure avant de réussir à l’avaler au grand amusement de mon exécutrice.

Le déjeuner achevé, Maîtresse fixa à nouveau mes poignets et mes chevilles, prit la laisse qu’elle fit passer sur mon torse et entre mes cuisses puis relia le tout avec un mousqueton. Son humeur avait changé, elle devint joueuse, disons comme une chatte martyrisant un mulot.

La semelle d’une botte vint se fixer sur mon sexe, pendant de longues minutes les ongles de la Chatte-Bottée s’enfoncèrent durement dans mes tétons puis firent des griffures circulaires sur ma poitrine. Enfin la Dame de cuir me serra fortement les bras avec ses doigts, une sorte de prise de catch à hurler carrément de douleur. Je me retins de justesse, elle arborait son beau sourire moqueur.

De plus en plus joueuse, Maîtresse Célia exhiba les marques de sa séance de dressage avec son amie me disant :

  • Tu vois, nous avons joué à plusieurs Dominas et j’ai choisi le meilleur rôle, celui que tu occupes aujourd’hui

Et elle commença à se caresser d’une main tout en me torturant cruellement des ongles de son autre main. Oh si j’avais pu, je serais mort de ses mains à cet instant, écartelé entre douleur folle et plaisir extrême.

D’un coup, Maîtresse alla s’assoir sur le divan et m’ordonna d’embrasser et de lécher chacune des marques. Pendant que je m’affairais, ma bourrelle poursuivait sa masturbation puis écarta le bord de son string de voile, y déposa sur son sexe un sushi aux œufs de saumon et m’ordonna de le manger sans y mettre les mains. J’engloutis goulument le morceau de riz mais quelques grains et des petits œufs se déposèrent sur les lèvres de la vulve de Maîtresse, j’entendis alors :

  • Sers-toi de ta langue, applique-toi, lèche bien, mieux que ça, lape mon chien, oui lape !

Je m’affairai avec application à ces tendres soins, Maîtresse continuait de me griffer le torse et de tordre mes tétons. Après quelques instants, mon Amazone eut des soubresauts, longuement, en m’enserrant fortement la tête entre ses cuisses. Au bord de l’étouffement, en plein paradis, je sentais les talons des cuissardes entrer dans ma chair. Lorsque l’étreinte se détendit, je me dis que mon martyre prenait fin et que c’était dommage.

Maîtresse Celia me prit par le collier pour me faire sentir tout son impérieux pouvoir, lâcha le martinet et s’empara de mon pénis qu’elle caressa avec un art consommé tout en me disant :

  • Tu vas me donner ton jus, viens te frotter sur les cuissardes puisque tu les aimes tant, débrouille-toi je veux ton jus maintenant, je n’attendrai pas.

Très maladroitement je parvins me frotter sur le cuir de la botte de l’Amazone, regardai l’exécutrice d’un air plus que suppliant ; prise de pitié elle me dit :

  • Je t’autorise à te branler, allez, tu lècheras ensuite ton foutre sans que j’aie à me répéter.

Elle m’attrapa cruellement les tétons entre ses serres et les tordit violemment sachant combien cette torture me mènerait assurément à l’extase. Ma main allait et venait, rapidement j’éjaculai sur la cuissarde gauche et me mis aussitôt à lécher le cuir comme un bon chien pour nettoyer méticuleusement le sperme gluant et tiède. Paradoxalement, j’espérais que le martyre durât encore très longtemps, hélas !

  • Martin ton redressement est terminé. Voici mon verdict : je te pardonne pour cette fois, il n’y aura pas d’autre pardon à l’avenir. Comporte-toi désormais comme le soumis bien éduqué auquel tu m’avais habituée, sinon je t’exclurai définitivement. Pour preuve de ta soumission, à l’avenir tu ne paraîtras devant moi qu’avec des fleurs et tu ne seras autorisé à jouir que sur mes bottes, c’est bien compris ?

Je balbutiai ma reconnaissance :

  • Oui Ma Maîtresse, c’est bien compris, je suis votre petite chose qui vous vénère de loin et vous aime en silence.
  • Viens là mon chien, viens ici que je te caresse.

Avec une infinie douceur cette fois, elle posa sur ma tête cette même main cruelle qui m’avait torturé impitoyablement et me caressa tendrement pendant un long moment puis me dit :

  • Tu remarqueras que cette séance s’est déroulée sans aucune des pratiques qui t’excitent tant d’ordinaire, ni pinces, ni aiguilles, ni liens, ni cagoule… Et pourtant, l’essentiel est advenu. La séance est terminée, j’espère que cette leçon te sera salutaire, vas te doucher et prépare-nous du café.

Sous la douche, je constatai que Maîtresse Célia s’était amusé avec ses ongles à tatouer sur ma poitrine une sorte de soutien-gorge sans bonnet et que les marques allaient durer un bon bout de temps avant de disparaître. Mes tétons étaient très sensibles, battants et chauds, mes fesses et mes cuisses brûlantes, mais j’étais bien, heureux du pardon qui m’avait été accordé et des moments tellement intenses vécus sous son empire.

Une fois le café servi, Maîtresse m’accorda le privilège de m’assoir nu à ses pieds et me caressa de nouveau la tête affectueusement, comme elle l’aurait probablement fait avec un chien après un dressage réussi. Nous échangeâmes longtemps sur divers sujets, sans malheureusement qu’elle ne revienne sur l’épisode de la séance entre Dominas qui m’avait tant émoustillé. Le mystère demeurait.

L’ambiance si particulière à cet instant me fit amèrement regretter de ne pas être toujours avec elle, de ne pas être son animal de compagnie. Juste avant de partir Maîtresse me dit :

  • Tu écriras le récit de cette séance. Tu peux tout dire, prends ton temps, mais tu ne reparaîtras devant moi qu’une fois que j’aurai validé ton texte, tu sais comme je suis exigeante, applique-toi !

Heureux du pardon accordé, sans pouvoir percer à jour son intention ni démêler la part de jeu et la part de réelle punition de cette séance de redressement, congé pris, je me fondis dans la ville le cœur serré comme à chaque fois.