Maîtresse Célia introduisit ma tête dans un seau à champagne en inox qu’elle heurta ensuite à la manière d’une cloche. J’eus l’impression que mon crâne était soudain fait de bronze ; un bronze dont les incessantes vibrations étaient sources de tourment.
Les Lésions Dangereuses
Charles essaye d’approcher le style littéraire des fameuses lettres de Choderlos de Laclos pour raconter dans le détail une séance longue et éprouvante avec Maîtresse Célia.
J’avais écrit à Maîtresse Célia afin de savoir si elle me ferait le grand honneur de me recevoir pour une séance longue. Ayant obtenu son approbation pour une visite de trois heures, je me rendais chez elle en cet après-midi de septembre.
Je fus d’abord invité à prendre une douche. Déambuler dans Paris actuellement en restant vierge de toute contamination demeure une gageure, et Maîtresse Célia est on ne peut plus vigilante sur la question de l’hygiène.
Privation sensorielle
Je rejoignis Maîtresse Célia dans son boudoir. D’un geste elle m’intima de m’assoir sur un coussin posé à même le sol. Je me hâtais de m’exécuter. Souhaitant sans nul doute ne pas avoir à contempler plus longtemps le disgracieux assemblage de mes traits, Maîtresse Célia me recouvrit la tête d’une cagoule, après m’avoir obstrué les oreilles avec des bouchons de cire. Un bandeau de cuir sur mes yeux m’ôta le plaisir de la contempler.
La peur me prit quand elle enfourna dans ma bouche un bâillon. Comment donc allais-je pouvoir respirer, le nez comprimé par le masque et la bouche entravée ? J’allais sans nul doute défaillir rapidement. Mais je n’aurais jamais dû douter de la maîtrise absolue de Maîtresse Célia. Cette évidence m’apparut lorsqu’au bout d’une minute je me rendis compte que je respirais normalement.
Piétinements
Je fus contraint de m’allonger sur une estrade de bois, les mains liées à mes chevilles. Maîtresse Célia se déchaussa et prit appui sur mon corps, un pied à la fois. Chacun de ces contacts semblait pour moi doux comme la plus tendre des caresses, intense comme le plus profond des regards. J’atteignis le comble de la félicité lorsqu’elle m’octroya le rôle de banquette en s’asseyant sur mon torse.
Humiliation
Soucieuse que je ne restasse point inactif, ma Maîtresse ôta alors mon bâillon et fit impérieusement glisser entre mes lèvres deux de ses doigts, que je me fis un devoir de traiter avec tous les égards qui leurs étaient dus. Usant de ma langue avec ferveur, je m’astreignis à faire de ma bouche un endroit aussi accueillant que possible, tandis que ma Maîtresse commentait sarcastiquement, mettant en évidence le manque de virilité que cela révélait, entrecoupant ses observations d’épithètes peu flatteuses pour ma personne. Tout cela aurait dû me couvrir de honte et blesser mon orgueil d’une blessure qui jamais ne se refermerait. Et pourtant, reléguée à ce rôle de simple catin, je savourais tout autant les doigts qui œuvraient dans ma bouche que l’humiliation verbale que me faisait subir ma tourmenteuse. Cette situation m’évoquait le paradis, mais les cloches célestes ne se firent pas entendre longtemps et les cymbales infernales prirent rapidement le relais.
Cloche humaine
Maîtresse Célia introduisit ma tête dans un seau à champagne en inox qu’elle heurta ensuite à la manière d’une cloche. J’eus l’impression que mon crâne était soudain fait de bronze ; un bronze dont les incessantes vibrations étaient sources de tourment. Si l’effet n’était pas douloureux, il était indubitablement perturbant.
Glaçon
Jamais à court d’idées, mon infernale tourmenteuse fit glisser sur mon corps un gros glaçon, parcourant chaque zone exposée avec une délectation manifeste, insistant particulièrement sur la région de l’aine et les zones bien chaudes et sensibles. Lorsque le morceau de glace eut intégralement fondu, la première goutte de cire tomba sur mon corps grelottant.
Cire de bougie
Une bougie ! Objet tombé en désuétude en tant que source de lumière, mais ô combien pratique pour qui veut faire souffrir son esclave. Les mots me manquent pour décrire l’exquise douleur que représente la coulée de la cire chaude sur la peau. C’est une douleur vive mais fugace, car ce n’est que lorsqu’elle est chaude que la cire est douloureuse, et elle ne reste chaude qu’un instant, jusqu’à la goutte suivante. Les gouttes de cire brûlante tombaient en continu sur mon torse, de telle manière que la douleur ne faisait que se déplacer sans jamais s’arrêter, une goutte de cire à peine refroidie était immédiatement remplacée par la suivante. Parcourant mon corps de long en large, d’un téton à l’autre, jusqu’à la partie la plus masculine de mon anatomie qui eut droit aussi à ce cruel traitement, le tracé de la cire brûlante formait à la fin une croix soigneusement dessinée sur mon torse. J’étais comme crucifié par la cire de bougie.
Jeu de couteau
Armée d’un impressionnant couteau de boucherie, ma Maîtresse s’attela ensuite à la fastidieuse besogne d’enlever cette croix de mon corps velu. Détourné fort heureusement de son usage premier, l’inquiétant instrument se fit grattoir. Le grattage insistant n’était pas des plus agréables mais cela n’était pas aussi douloureux que la cire brûlante. Toutefois, je n’eus pas la présence d’esprit de savourer cette pause, ce que je regrettais par la suite tant ce qui avait précédé n’était qu’une simple mise en jambe en comparaison de ce qui vint.
Tasse brûlante
Une fois son ingrate besogne achevée, Maîtresse Célia s’octroya une pause-café. Pour accélerer le refroidissement de son café, elle appliquait la paroi brûlante de la tasse de fer sur diverses parties de mon anatomie. Je supportais la douleur en poussant des petits cris semblables à des couinements.
Auto électrocution
L’intensité de la séance augmenta. Deux colliers recouvrirent mon sexe. Ils étaient reliés à un boîtier qui délivrait sur commande des impulsions électriques. Avec un raffinement sadique, Maîtresse Célia déposa sur mon torse le boîtier, et guida ma main jusqu’à lui. Je dus alors monter progressivement l’intensité des décharges qui me torturaient, sous la surveillance attentive de ma Maîtresse aux cheveux de feu, qui me menaçait régulièrement d’augmenter elle-même l’intensité du courant si je ne m’exécutais pas assez vite.
Panorama électro
Puis elle décida de changer les règles du jeu. Reprenant en main le boîtier, elle m’informa qu’elle allait me faire goûter à tous les modes d’impulsions électrique possibles et que je devrais ensuite m’en souvenir. Elle m’envoya alors les différents courants en les citant à voix haute : « Pulse ! », « Bounce ! », « Continous ! », « Split ! », « Wave ! », « Waterfall ! », « Squeeze ! », « Milk ! », « Throb ! », « Thrust ! », « Random ! », « Step ! », « Training ! ». Ce tour d’horizon terminé, il s’agissait pour moi de reconnaître les différents modes qui m’étaient appliqués au hasard, sous peine de punition en cas d’erreur bien entendu, punition consistant à augmenter la tension afin de me faire apprendre le réglage oublié. J’ai toujours tiré orgueil de ma mémoire, mais je constatais que celle-ci se révélait défaillante au pire moment. S’il m’était facile de distinguer les élancements douloureux du programme « Wave » de la plus douce mais permanente décharge de « Continous », il m’était bien moins aisé de différencier le programme « Milk » visant à me traire de « Pulse », celui envoyant de simples pulsations. Il va sans dire que chaque mauvaise réponse de ma part donnait lieu à une progression dans l’intensité, qui grandissait jusqu’à ce que l’illumination arrive et que je propose la bonne réponse.
Gode-ceinture
Après que j’eusse expérimenté de manière approfondie les différentes possibilités de l’appareil, je fus invité à me relever, et conduit jusqu’à une table de fer, mes pieds écartés touchant le sol, le buste allongé sur la table, les mains attachées dans le dos, les nœuds électriques toujours reliés à mon sexe inaccessible. Dans cette position, mon séant se trouvait sans défense, à la merci de ma Maîtresse, qui n’en montra guère dans les minutes qui suivirent. Comme en miroir du début, ses doigts pénétrèrent en moi, mais non par la bouche. Après quelques minutes, ils furent rapidement remplacés par un gode de bonne taille, dont elle usa en effectuant un constant mouvement de va et vient en moi.
Flagellation
Maîtresse Célia décida de m’octroyer un panorama complet d’instruments de flagellation, à raison de dix coups de chacun des instruments. Je dû compter successivement les dix coups d’une rude fessée à mains nues, les dix coups d’un martinet vigoureux, les dix coups d’un battoir de bois, dix coups de fouet, et pour finir dix coups d’une canne anglaise en fibre de carbone. Pendant deux jours, je ne pus m’asseoir sans repenser à ce moment.
Milking
« Aucune chose n’est belle parce qu’elle est éternelle », dit le sage, il en va de même pour cette séance. Pour terminer, je fus autorisé à laisser le programme « Milk » me traire jusqu’à faire couler ma semence. Cependant les portes de l’extase me furent fermées au nez à peine mon pallier atteint, ma maîtresse ayant visiblement considéré que ma lenteur à entrer en jouissance sans une aide manuelle méritait que je ne savoure pas ma récompense.
Épilogue
Sur le chemin du retour, marcheur anonyme dans la foule des passants, je parcourais les rues le cœur gonflé de joie et l’âme au repos.
Vraiment, quelle félicité je connus en ce premier samedi du mois !
Cet article a 3 commentaires
C’est Maîtresse Celia qui s’inspire de Laclos avec ses propres variantes.
Ou comment atteindre la jouissance à travers une progression d’épreuves subtiles de douleurs sensuelles. Je devine un dosage sucré-salé dont seule Maîtresse Celia a la clef.
Cette aventure pourrait s’intituler : devenir masochiste pour mieux atteindre la jouissance.
Celia quand tu nous tiens !
l’intensité, la pluralité, la créativité des plaisirs à fait de Charles un magnifique parc à Jeux, on imagine que Maîtresse Célia a du beaucoup rire
Très beau récit très intense. J’adore..merci beaucoup.